Fermer le robinet pour faire remonter les déchets marins

Un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute. TOMRA s’est donné pour mission de les empêcher de se retrouver dans l’océan.

Les chiffres sont accablants, plus de huit millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans nos océans chaque année, chaque kilomètre carré de l’océan contient plus de quatre milliards de microfibres plastiques et plus de 269 000 tonnes de déchets plastiques flottent visiblement à la surface de l’eau.

La gravité de ce problème s'est encore accentuée par la découverte d'un sac en plastique au fond de la fosse des Mariannes, qui est le point le plus profond de l'océan, à environ 11 000 mètres de profondeur.

Bien que certains déchets puissent être attribués à des équipements de pêche jetés en mer ou laissés sur les plages, la grande majorité de ce volume stupéfiant de déchets provient de la terre ferme. Le vent et la pluie créent des voies d'accès permettant au plastique d'atteindre les rivières et les cours d'eau, où il est finalement emporté jusqu'à nos océans. Le message est essentiellement le suivant : afin que le plastique n'arrive plus jusqu'à la mer, nous devons couper l'approvisionnement à la source, c'est-à-dire sur terre.

L’analyse des types de déchets plastiques trouvés dans l'océan nous a montré que la grande majorité des déchets plastiques sont à usage unique, notamment les sacs, les pailles, les couverts en plastique et les contenants, mais ce qui est encore plus préoccupant pour l'entreprise de durabilité des ressources TOMRA, c'est que les bouteilles en plastique figurent en tête des coupables.

TOMRA est le leader mondial en matière d'automates de déconsigne. Grâce à ses 80 000 machines réparties dans plus de 60 pays, elle collecte 40 milliards de contenants de boissons à des fins de recyclage, ce qui évite que ces bouteilles et canettes finissent en déchets ou dans les décharges. Bien que le monde prenne conscience du problème de la pollution plastique et que les gouvernements mettent en place des systèmes de recyclage plus efficaces, il reste encore du chemin à parcourir.

Chaque minute, un million de bouteilles en plastique sont vendues dans le monde entier et ce nombre devrait augmenter de 20 % d’ici 2021. La production de plastique vierge est en augmentation, et c'est un point que TOMRA remet en question.

Lorsqu’une bouteille est ramenée dans un automate de déconsigne en vue d'être recyclée, elle est protégée contre la contamination par d’autres types de déchets ménagers, ce qui permet de préserver la qualité du matériau et de transformer une bouteille en plastique en une autre bouteille en plastique dans une « boucle fermée » sans fin.

On estime que chaque bouteille en plastique recyclée et réutilisée permet de réduire jusqu’à 70 % la quantité de dioxyde de carbone et d’autres gaz nocifs par rapport à la production de bouteilles en plastique vierge. De même, lorsqu’une bouteille peut être réutilisée pour l’usage auquel elle est destinée, une bouteille de moins doit être produite à partir de plastique vierge, et elle a donc une chance de moins de finir dans nos océans – un double avantage.

L’ampleur grandissante du problème des déchets marins est l’une des plus grandes catastrophes environnementales de notre époque, et il n'y a pas de solution unique à ce problème. Une amélioration significative viendra d'une série de solutions abordant le problème sous tous les angles. Cependant, s’assurer que le plastique a une valeur permet de s’assurer qu’il est traité comme une ressource qui peut être réutilisée à l’infini. Plus les matériaux sont maintenus dans une boucle fermée, moins il existe de risques que nos océans soient pollués. Une telle approche peut donc bénéficier à tout le monde.