1. La manière circulaire
La jeune entreprise de mode MUD Jeans a démarré à partir d’une question simple : Que se passera-t-il si nous nettoyons nos propres dégâts ? En 2013, ils ont mis en place une nouvelle façon plus durable de fabriquer des jeans, en relevant le défi de créer des jeans recyclables à 100%.
L'économie circulaire ne se limite pas à créer simplement de nouveaux produits à partir des matériaux recyclés, il exige de redéfinir toute la séquence des valeurs d'un produit - pendant toute sa durée de vie - en s'attaquant aux problèmes environnementaux posés par la production et la consommation.
MUD Jeans a développé une approche innovante qui consiste non plus à juste vendre les jeans, mais seulement à les louer. Le principe de l'économie de partage est généralement circulaire, car il s'attache à l'accès et aux services et non à la possession. L’application de ce modèle commercial permet à MUD Jeans de conserver la propriété des jeans et par conséquent de garder son produit dans le cycle de fabrication. Cela signifie qu’ils peuvent reprendre une paire de jeans et la transformer en jeans rétro ou la défaire pour produire un nouveau fil. En s’engageant à être à la fois le fabricant et le recycleur de jeans, ils élargissent leur responsabilité et leur capacité à assurer plus de circularité. Ils utilisent également moins de teintures toxiques pour leur production et recyclent 95 % de leurs eaux usées.
La marque de chaussures Timberland qui a fait équipe avec le fabricant de pneus Omni United, est un cas de figure où fabricants et recycleurs séparés travaillent ensemble, ils ont utilisé le caoutchouc provenant des pneus pour fabriquer des semelles de chaussures. Le procédé de fabrication du caoutchouc consiste à récolter du latex prélevé sur le tronc des hévéas, par conséquent, leur moyen novateur de réutilisation du caoutchouc existant a été applaudi, car il aide à enrayer la déforestation mondiale et a permis de plus à Timberland de réduire ses propres coûts de fabrication.
2. Les systèmes de retour des contenants
Chaque année, on produit environ 1,4 mille milliards de contenants de boisson. Ce qui représente une quantité phénoménale de matériaux de qualité qui peuvent être réutilisés ou recyclés. Grâce aux systèmes de retour des contenants, beaucoup de contenants de boisson qui ont été jetés sont nettoyés, transformés en petites pièces de matière première et refaits en de nouvelles bouteilles ou canettes.
Les systèmes de retour des contenants récompensent le recyclage en donnant au consommateur une incitation financière à éliminer leurs contenants de boisson de manière durable. Les systèmes fonctionnent en ajoutant un dépôt supplémentaire au-dessus du prix de la boisson, celui-ci nous étant remboursé en tant que consommateur, lorsque nous retournons notre contenant de boisson vide au recyclage, qui est le plus souvent une récupératrice automatisée. L’automatisation du procédé de récupération, triage et remboursement des retours de contenants de boisson fait que les récupératrices automatisées permettent au recycleur d'économiser à la fois du temps et de l'argent.
Un aspect important de ce procédé de séparation des contenants de boisson du reste des déchets est qu’il prévient toute contamination, un problème qui est fréquent dans le recyclage des déchets ménagers. C’est un point essentiel, parce que les fabricants de matières plastiques ont besoin de savoir que les matériaux recyclés ne présentent aucun danger pour les produits de classe alimentaire : le recyclage dans les récupératrices automatisées représente la meilleure chance de pouvoir créer de nouvelles bouteilles ou canettes, au lieu qu’elles soient sous-recyclées ou mises à la décharge.
Les systèmes de retour des contenants sont essentiels dans la structure du cycle dans lequel les bouteilles et les canettes deviennent de nouveaux contenants. Les contenants peuvent être recyclés sans cesse en une boucle ininterrompue, ce qui donne un exemple concret de l’économie circulaire. Il diminue la dépendance à l'extraction de combustibles fossiles pour la création de nouveaux contenants et il économise en même temps l'énergie requise pour le faire. TOMRA, avec ses récupératrices automatisées, joue un rôle de chef de file dans ce nettoyage par recyclage en circuit fermé.
3. Produits domestiques
Method, une marque de nettoyage ménager, utilise de vieilles bouteilles en plastique pour fabriquer un nouvel emballage de leurs produits. La plupart de leurs emballages sont faits à partir de bouteilles en plastique qui avaient fini dans l’océan et qui ont été récupérées par des bénévoles à Hawaï, puis conçues pour une recyclabilité maximale. Les ingrédients contenus dans leurs produits de nettoyage sont de plus biodégradables et n'engendrent aucune nuisance pour les plans d’eau.
Il n’y a pas que les produits de Method qui visent la circularité mais leur fabrication également : 99 % des déchets des usines de Method sont recyclés ou réutilisés d’une quelconque façon. L’entreprise vise à atteindre les 100 % en faisant davantage de compostage, en augmentant la capacité de recyclage de ses usines et, tout d’abord, en évitant d'utiliser des matériaux difficiles à recycler. De plus, le toit de l’usine Method de Chicago accueille une serre de 75 000 pieds carrés qui se prépare à produire jusqu’à 500 tonnes de produits frais par an, exempts de pesticides, destinés à la collectivité locale et aux restaurants environnants.
Royal Auping, le fabricant néerlandais de lits et de matelas, est considéré comme le pionnier de l’économie circulaire aux Pays-Bas, grâce à son objectif de parvenir à réaliser un procédé de fabrication dans lequel toutes les fibres sont recyclées. En reprenant des matelas usagés, ses usines peuvent les recycler en de nouveaux matelas. En fabriquant des produits 100 % recyclables, Royal Auping a réduit de 60 % sa consommation d’eau et de 30 % celle d’électricité, de surcroît, la centralisation de sa production a réduit les transports de 120 000 kilomètres par an.
4. Repas déchets zéro
La jeune entreprise scandinave Too Good To Go a lancé une application pour aider à éliminer le gaspillage de nourriture. Environ un tiers de la production alimentaire mondiale est gaspillé ou jeté chaque année. Même si les déchets alimentaires peuvent servir pour n'importe quoi, allant du carburant aux textiles, ce qui a une incidence positive, la nourriture qui est encore consommable devrait simplement être mangée.
Dans plus de dix pays, Too Good To Go met en contact des restaurants et des magasins d'alimentation avec des gens qui peuvent acheter de la nourriture, qui sinon irait à la poubelle. Ces gens peuvent aller dans un magasin à l’heure de fermeture pour « sauver » à prix réduit, des aliments que ces magasins ne pourraient pas récupérer pour le jour suivant. C’est une des nombreuses initiatives conçues pour intercepter la nourriture avant qu’elle ne soit jetée, et tirer le meilleur parti de nos ressources alimentaires.
Le café de Ceuvel à Amsterdam Noord est un café novateur, qui a pour ambition que chaque assiette qu’ils servent ait une incidence positive quelque part ailleurs. La zone située autour du café est composée de vieux bateaux mis en cale sèche, qui sont transformés en aires de travail collectif et en salles d’exposition. Mise à part l'énergie solaire, les serres et les matériaux de construction d'occasion, le Ceuvel filtre avec des plantes les eaux usées des éviers de la cuisine, et recycle même le contenu des toilettes des espaces de travail et du café, en engrais pour leurs produits vivriers.
Le café est installé sur un sol détruit par un siècle d’activités industrielles polluantes. Au lieu de diluer la terre contaminée avec une meilleure terre, donc en réalité seulement déplacer le problème ailleurs, la collectivité utilise des plantes connues pour absorber ces polluants avec leurs racines. En fusionnant nature et technologie, le Ceuvel applique les principes de l’économie circulaire par une approche écosystémique qui boucle la filière de leurs ressources et extraie la valeur et les nutriments de ce que beaucoup de gens considèrent comme des déchets.
5. La production de sucre
En pensant en dehors de la boîte (à sucre), British Sugar à Norfolk n'est pas simplement une usine sucrière. Elle fournit 420 000 tonnes de sucre par an à partir de betteraves sucrières cultivées dans l’est de l’Angleterre – Mais elle produit également douze produits différents qui
sont vendus sur le marché, depuis de la nourriture pour les animaux et les humains, jusqu’à des produits chimiques précieux.
Lorsque trois millions de tonnes de betteraves arrivent chaque année à l’usine, elles doivent être lavées avant de pouvoir être transformées en sucre. Au lieu que la terre et les pierres soient un problème, British Sugar vend ces « déchets » à d’autres fins industrielles, à raison de 150 000 tonnes par an. Leurs installations à Wissington, qui héberge aussi la première centrale de bioéthanol du Royaume Uni, produisent environ 55 000 tonnes de carburant renouvelable à partir du sirop de sucre. Ce qui permet au sucre britannique d’être moins soumis aux fluctuations du marché, avec une production agricole fournissant à la fois le produit alimentaire et le biocarburant, ce qui constitue une réponse dans le débat sur les aliments par rapport au carburant, étant donné que ces deux produits sont au cœur d’un conflit potentiel, lorsque les terres arables sont détournées de leur usage agricole pour produire du carburant.
British Sugar est aussi le principal fournisseur de chaulage du Royaume Uni utilisé pour contrôler l’acidité des terres agricoles. Ce produit respecte également les normes pour la production d'aliments biologiques. De plus les coproduits sont des produits chimiques dérivés de la betterave sucrière, utilisés pour la nourriture pour poissons et pour les tomates cultivées sur place, dans des serres qui se servent de l’excédent de Co2 et sont chauffées grâce à la fabrique de sucre.
Sans être une entreprise de technologie, British Sugar s'appuie sur sa compréhension de la circulation des matières premières et de l'énergie, pour continuer à améliorer ses systèmes, en gardant à l’esprit la vue d’ensemble de leur production, pour tirer le maximum de leurs ressources. La façon de travailler de British Sugar est d’utiliser la circularité, en mettant à profit ses sous-produits que l'on pourrait considérer comme des déchets, mais en leur trouvant d’autres utilisations et d’autres procédés.
La population mondiale atteindra dix milliards d'habitants en 2050. Entre-temps, les ressources naturelles de la planète sont utilisées à un rythme qui ne fait qu'augmenter, rendant cruciale l’adoption de nouvelles façons écologiquement durables pour faire ou refaire nos produits. Au-delà de la question purement environnementale, c'est aussi une question de viabilité économique, à la fois du point de vue de l’utilisation plus efficace des ressources et de la réduction des coûts. Les ressources utilisées actuellement par la société chaque année, correspondent à celles d’1,7 planète. D’où provient ce 0,7 planète excédentaire ?
Ces exemples illustrent la manière dont l’économie circulaire peut aider à relever les défis les plus pressants dans de nombreux secteurs industriels et nous attendons avec impatience d’assister à de nombreux autres exemples du même genre dans les années à venir.
Le circuit de recyclage propre pour les contenants de boisson constitue une étape importante vers la réduction des déchets et la réutilisation de ces matériaux à leur juste valeur, car sinon, ils pourraient se retrouver dans la nature où ils provoquent beaucoup de dommages.
Voyons comment TOMRA se place en tête de file du recyclage circulaire, en circuit fermé, de ces contenants.